24.2.14

Décider de son sort

Il n'aurait pas dit qu'il aimait flâner dans ces lieux, car ce n'était pas lieux dédiés à la promenade. Il se demandait à quoi et à qui avaient été destinés ces passages, ces escaliers, ces chemins où il ne croisait jamais personne, pas même un chien égaré. Il se demandait qui avait projeté ces espaces, ces structures, ces no man's lands. Il savait comme tout le monde qui les avait financés, il s'étonnait parfois qu'ils aient déserté les consciences. Ironie du sort, c'était à lui qui n'avait jamais eu à payer d'impôts que revenaient ces territoires à l'abandon livrés à ses cavalcades imaginaires.
Qu'importait l'heure du jour ou de la nuit, il revenait là sans cesse quand il en avait trop vu des rues de la ville, des ses commerces, de ses habitants, de ses touristes. Il pouvait s'enfoncer dans ce désert urbain profond d'un nombre étonnant de kilomètres, il pouvait crier à pleine gorge, chanter à tue-tête, il pouvait insulter tous les dieux que les hommes avaient inventés, il se sentait libre. C'était sans doute à tort, ce ne pouvait être qu'illusion. Mais qu'importait ! Qu'importait l'heure, qu'importait la raison, qu'importait la vie la mort !
La musique qu'il avait en tête lui parlait d'une silhouette venue de loin au petit trot puis au galop, qu'un jour il croiserait peut-être, une ombre profonde ou légère qui le toiserait et déciderait de son sort. À l'heure où le destin l'aurait choisi.

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